L’ermite et la souris
un ancien marchand qui à sa trentième année avait abandonnée toute sa richesse pourtant considérable pour se retirer auprès de la montagne pelée et y mener une existence entre la prière, le jeune, la méditation. On disait de lui qu’il était restée en méditation une année entière, sans bouger, sans boire, sans manger, seulement en respirant et en conservant un sourire modeste et apaisée.
En ce temps-là, un temps si lointain que même les montagnes l’ont oublié, la parole devenait action. Oui, il suffisait de dire une chose et elle se passait.
Installé au pied de la montagne, il avait subi la chaleur étouffante de l’été, la pluie de l’automne, la neige de l’hiver et même un torrent de boue au printemps à la fonte des glaces. Et alors que tous les habitants du village voisin le croyaient englouti par les fureurs mêlés des eaux et de la terre, on le retrouva devant sa hutte miraculeusement épargné, comme si la montagne n’avait pas osé déranger sa prière…
Au moment où commence notre histoire, Yadjanahta a le même âge que le chêne qui est au centre du village et qui fut planté le jour de sa naissance, à savoir 250 ans, à la dizaine près… peut-être…à cette époque-là, c’était possible… peut-être…
Lave ses chaussettes et trouve une petite souris, voit l’aigle dans le ciel, signe du destin, le ciel veut que je te protège, la faute de ne pas avoir d’enfant, “il te donne à moi pour fille, qu’il en soit ainsi…” Et le croirez-vous, la petite souris devint une adorable jeune fille, que l’on nomma, Devi.
Fut la joie de son père, le peignait, lui préparait ses repas, lavait son linge, tout ça dans la joie et souvent avec la chanson favorite de son papa.
Olong mar olong Oï Maros Maros
Mais au bout de 2 ans, Yadjanahta remarque une ombre dans le regard et l’humeur de sa fille. Dit: “Tu m’es venu par la grâce du ciel, et ce faisant, je me suis cru favorisé par le destin. Je n’ai pensé qu’à mon bonheur, à la joie de ta présence à mes côtés. J’étais égoré (égoiste et égaré) et j’ai négligé ma responsabilité de père. Je te prie de m’excuser, dis-moi le mari que tu souhaites et je me fais fort de te l’obtenir. Que veux-tu comme mari ?”
Soleil: Oui, donne-moi ta fille et elle ne connaitra plus jamais le froid. Je suis la source de la vie et avec moi, ta descendance sera nombreuse et vigoureuse. Mon coeur est en fusion et je brûle du désir d’épouser ta fille, sa beauté a piégé mon coeur et je ne connaitrai plus de repos que je n’ai convolé avec elle. Question amour, j’en connais un rayon.
Contradiction: Père, nous ne sommes pas mariés qu’il m’épuise déjà. Sa passion est combustion et fera long feu.
Soleil colérique: et qui peut se vanter de m’égaler, sur mon char, je parcours sans relâche la terre, les hommes me saluent, les femmes s’inclinent devant ma majesté. Oui, nul n’éclipse ma puissance.
Nuage: Pardon. Excusez-moi, oups, atchoum… (éclair) On dirait que même enrhumé, je suis bien le plus fort et par la même le plus digne d’épouser la belle Devi… Je lui batirai un grand palais de brumes où chaque matin je déposerai aux pieds de son lit vaporeux des volutes de roses. Oh nous serons si heureux. Si tu m’accordes la main de ta fille, je sens déjà que j’en pleurerai de joie… Ne t’avise pas de me refuser et de m’offenser, car alors je prendrai ombrage et et tu connaitras les ténèbres et la fureur de mes éclairs.
Devi: que me sert un mari qui ne sait que pleurer ou se mettre en colère ? Il n’est pas là depuis cinq minutes et déjà je sens s’assombrir le ciel de mon destin… et mon humeur. Quel facheux ! Il est trop froid et son tonnerre me casse les oreilles que j’ai très sensible comme tu le sais père. Non, je mérite quelqu’un de plus fort.
Nuage : Vous connaitrez donc mon courroux car nul n’est plus fort que cumulonimbus stratus…Le vent: Du vent, du balais, de l’air, ouste, raus, astamanyana, good bye… Adieu grisaille et vive le vent, vive le vent d’hiver… J’ai parcouru la terre entière, au nord, au sud, à l’ouest et à l’est et je n’ai rien vu d’aussi beau que toi, mon aimée, je dépose une brise à tes pieds. Avec moi, tu t’envoleras vers un bonheur sans nuage. Tu voulais un amant viril et fort, regarde comme j’agite les épis de blés dans la plaine, disperse les herbes folles et courbe les bambous. Oui, tous s’incline devant ma majesté… Que pourrais-tu désirer de plus? Je suis l’ami des marins qui se souhaite bon moi-même avant de prendre la mer et pour cela tu voyageras gratis sur tous les bateaux du monde, dont je gonflerai les voiles pour te complaire. Mais attention, ne me colle pas un vent…
Devi: On te dit changeant et fuyant, on t’attribue autant de mal que de bien, et pour ma part, je n’ai guère envie d’épouser un courant d’air. Qui me dit que pendant que je tiendrai ta maison, tu n’iras pas souffler des mots d’amours à l’oreille de quelque courtisane ? Cependant je consens à t’épouser et à reconnaître ta valeur, si tu déplaces cette petite montagne que voilà.
Alors le vent pris son élan recula et se jeta de toutes ses forces sur la montagne. Et le vent qui à cette époque était un, se brisa et fut dispersé selon l’expression aux quatre vents. et depuis cette époque, il y a des vents: sirroco, tramontane, mistral…
Montagne: Oh oh oh… Yadjahnata, ta fille a l’esprit aussi aiguisé que le tranchant de la hache. Et voilà éventée la stupidité de ce souffle prétentieux et établie ma force tranquille et sereine. Je fus, je suis et je serai. Enfant des mouvements secrets de la terre, je lie le haut et le bas. Et si ma cime a la blancheur du vieillard, mes flancs sont toujours verts et ondoyants. Oui, je suis bien le plus fort et ceci ne souffre pas de discussion. Aïe, Aïe, AïeYadjahnata, pourrais-je te demander un service ?